Première récolte d'un puerh Gushu
Le puerh Gushu (= de vieux théiers) est le roi des thés, car c'est l'un des rares théiers capable de pousser dans la nature à l'état sauvage. Ce lot est particulièrement 'gushu', car il provient d'arbres de plus de 500 ans qui furent récoltés pour la première fois au printemps 2017, sur un sol rocailleux! D'après Lu Yu, l'auteur de la dynastie Tang du livre Cha Jing, ce sont les conditions idéales pour obtenir un excellent thé. Le résultat est époustouflant de pureté et de puissance.
Récolté à la main pour la première fois au Printemps 2017
Origine: forêt rocheuse au fin fond du Yunnan (Jiangcheng), Chine
Processus: cru, séché au soleil, pressé en galettes
Poids d'une galette: 200 gr
Commande Taiwanaise. Ces vieux arbres de puerh sauvage furent découverts par un producteur de puerh de la tribu Hanni grâce à ses contacts dans cette région reculée. Il recherchait de tels arbres pour plusieurs raisons. D'abord, il y a l'augmentation incessante du prix du puerh de théiers anciens en Chine depuis la fin du monopole de la production au début des années 2000. L'autre raison est la surexploitation de la plupart des vieux théiers connus, notamment dans des villages renommés comme Lao Banzhang ou Mahei (Yiwu). La qualité de leurs feuilles baisse avec leur exploitation car elles perdent progressivement leur caractère sauvage avec l'emploi d'engrais.
1. La vue
La compression de la galette n'est pas trop forte et permet de séparer la plupart des feuilles à la main, sans les casser. Ces feuilles sont brillantes et épaisses. L'infusion de compétition (= 3 gr et 6 minutes) est jaune/orange foncé, ce qui indique une haute concentration d'arômes. La transparence et la brillance sont excellente. Les feuilles ouvertes sont magnifiques: entières et épaisses, on dirait qu'elles viennent d'être récoltées!
2. Les odeurs
L'odeur de la galette me rappelle celle des vieux cantiques sur papier biblique de mon église! L'odeur de l'infusion est familière d'un jeune puerh. Odeur fleurie de jasmin puissant. Ce qui est remarquable dans ce thé c'est le niveau de pureté de ces senteurs. On dirait bien plus des notes aigües et pures de miel fleuri que ces odeurs brutes, complexes et abruptes qui sont d'habitude l'apanage de ce type de thé.
3. Le goût
L'attaque en bouche démarre tout en douceur. L'infusion glisse comme sur du velours et s'avale sans résistance. Puis, doucement, on sent une épaisseur, une structure se former dans le palais maintenant tapissé d'arômes doux. Un effet chaleureux intense se produit alors dans le corps grâce à un chaqi puissant et harmonieux. Il y a bien une petite note amère qui aide à prolonger l'arrière goût pendant de nombreuses minutes, mais cette amertume n'est ni brute ou agressive. Comme pour tous les autres saveurs, elle est extrêmement pure et bien structuré. Elle s'accompagne d'une abondante salivation et de douceur. Ce puerh ressemble plus à un nectar de miel qu'à du thé! C'est tout en puissance et en pureté.
Conseil: ce jeune puerh fait de feuilles d'arbres de plus de 500 ans est si puissant et pur que je recommande d'en utiliser très peu pour vos infusions. Ajustez le temps d'infusion pour obtenir la concentration d'arômes que vous désirez.
Conclusion: La dégustation de ce jeune puerh n'est pas un plaisir ordinaire, mais nous montre l'extraordinaire qualité des feuilles des arbres sauvages anciens. Et, mythe auquel ce thé tord le cou, il n'est pas nécessaire d'attendre un an, un mois ou un jour de plus pour pouvoir l'apprécier!